Le management à court terme est fréquent dans les entreprises. Faute d’organisation ou de remise en question, de nombreux managers et leurs équipes continuent à fonctionner au coup par coup. Or, ce type de management est épuisant et totalement inefficace. Quelques conseils, donc, pour troquer les vieilles habitudes contre un management profitable à tous.
Identifier les signes d’un management à court terme
Les managers et leurs équipes ne sont pas toujours conscients que le management en place est court-termiste et, donc, peu efficace. Pourtant, certains signes ne trompent pas. Et si, dans votre entreprise, vous entendez quelqu’un vous dire qu’il n’a rien à faire pour la semaine suivante, il est temps de vous poser les bonnes questions.
La meilleure solution, c’est de commencer par observer votre propre comportement. La liste ci-dessous reprend quelques attitudes typiques du management à court terme. Parcourez-la objectivement et vérifiez si vous vous reconnaissez dans l’une ou l’autre situation.
- Répondre aux e-mails de manière urgente, voire compulsive.
- Ne pas savoir ce qui va se passer dans les 48 heures; l’agenda peut changer à tout moment.
- Avoir une vue à très court terme, une semaine au maximum, de la charge de travail des équipes.
- Demander souvent de nombreuses améliorations à mettre en place en une seule fois.
- Constater avec amertume que ces améliorations ne se mettent pas en place et donc en demander encore plus.
- Considérer toutes les situations comme des incendies à éteindre tout de suite, même s’il n’y a pas vraiment d’urgence.
- Se centrer uniquement sur ses peurs, ses craintes, ses angoisses.
- Se plaindre de devoir tout le temps répéter les choses à tout le monde.
- Organiser fréquemment des réunions en urgence pour résoudre des problèmes.
Beaucoup d’énergie pour peu de résultat
Le problème de ce type de management ? Il ne profite à personne et n’améliore absolument pas les résultats de l’entreprise. Au contraire. Avec ce type de management, tout le monde est sous pression, car tout devient urgent et doit être réalisé rapidement. Le manque de vision sur la charge de travail réelle entraîne une répartition inégale du travail. Les employés comme les dirigeants s’épuisent. Les résultats ne sont pas à la hauteur. En un mot comme en cent, manager à court-terme n’est vraiment pas une bonne solution.
Et même si nous vivons dans un monde où tout va très vite, il ne faut pas, comme le dit le proverbe, “confondre vitesse et précipitation”. Agir vite est nécessaire dans certaines situations. Bâcler toutes les tâches parce que la soi-disant urgence est devenue la norme, c’est de la précipitation. La meilleure façon d’éviter cet écueil ? Adopter un management à long terme qui aide chacun à atteindre ses objectifs sans risquer l’épuisement.
Le management à court terme ne profite à personne et n’améliore absolument pas les résultats de l’entreprise.
S’organiser pour profiter pleinement d’un management à long terme
Pour rester dans les proverbes, disons d’emblée que “charité bien ordonnée commence par soi même”. Si vous souhaitez mettre en place un autre type de management, il est en effet utile de commencer par vous-même.
La liste ci-dessous reprend quelques conseils à suivre. Un ensemble de conseils qui, en définitive, pourraient se résumer par cette recommandation : instaurez des habitudes avec votre équipe mais aussi avec vous-même.
- Répondre à ses e-mail 1 à 2 fois par jour au grand maximum.
- Organiser son travail par semaine, par mois, par trimestre, par année.
- Prévoir des plages de temps pour réaliser certaines tâches ou réfléchir à plus long terme.
- Rencontrer individuellement les collaborateurs et organiser des réunions d’équipes de façon périodique, suivant un agenda fixé à l’avance et connu de tout le monde.
- Renoncer à tout vouloir améliorer en une seule fois et demander plutôt une seule amélioration à la fois.
- Envisager une nouvelle amélioration uniquement lorsque les autres améliorations décidées sont déjà en place.
- Se centrer sur ce qui est important et pas uniquement sur ce qui est urgent.
- Mettre en place des bonnes pratiques, des manières de travailler qui sont répétables, connues de tous et que tout le monde peut réaliser.
- Questionner ses solutions pour s’assurer qu’elles vont durer sur le long terme.
Supprimer le management à court terme nécessite d’instaurer des habitudes pour soi et pour les membres de l’équipe.
Les bonnes pratiques pour l’ensemble de l’équipe
Pour passer d’une organisation de court terme à une organisation de long terme, il est essentiel de penser autrement mais aussi d’amener vos équipes à penser autrement. Lorsque vous entamez une telle démarche, ne considérez cependant jamais que tout est compris tout de suite. Expliquer et répéter vos attentes restent en effet essentiel pour embarquer toute l’équipe sur le même bateau.
Vous souhaitez appliquer un management à long terme au sein de toute l’entreprise ? Alors, prenez sans hésiter les quelques habitudes qui suivent.
- Montrer et expliquer que les décisions à long terme font partie de la culture de votre entreprise.
- Impliquer tout le monde dans la réflexion.
- En cas de problème, il peut y avoir une urgence à trouver la solution mais il est tout aussi important de mettre en place les mécanismes nécessaires pour le résoudre à long terme et pour tout le monde.
- Penser le long terme demande d’imaginer l’avenir et de savoir comment vous et vos collaborateurs envisagez le futur à 1 an.
- Anticiper les conséquences de mauvaises décisions à long terme fait également partie du processus. Il est donc sage de se demander ce qui pourrait se passer dans un an, pour les équipes ou pour les clients, si l’entreprise prend telle ou telle décision.
- Expliquer et partager les finalités de certaines décisions : réfléchir ensemble aux conséquences à long terme de certains choix peut en effet lever beaucoup de résistance.
Éviter le management à court terme grâce à l’objectivité et l’intuition
Le management à court terme se caractérise souvent par des décisions impulsives, basées sur des émotions du moment. Le management à long terme implique au contraire de prendre des décisions sur la base d’informations rationnelles.
L’exercice n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Le cerveau a en effet tendance à s’appuyer sur des expériences passées, ce qui peut se traduire par un manque d’objectivité dans les décisions prises ou conduire à des phrases du type : “on a toujours fait comme ça”.
Prendre une décision, c’est choisir un chemin. C’est créer un futur et donc un cadre de référence. Écouter son intuition est aussi une manière de réussir à créer ce cadre. Prendre des décisions rationnelles sans laisser de côté la petite voix intérieure élargit la palette du processus décisionnel.
Dernier conseil avant de se quitter : partagez tout de suite les bonnes habitudes avec vos nouveaux collaborateurs. D’ailleurs, si vous venez d’engager, retrouvez aussi ces quelques réflexions sur un “onboarding” réussi.